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Parcours de Cyprien GIRARDOT : Biographie et généalogie artisanale

signature Girardot Cyprien

Cyprien Girardot (1816-1894) : Parcours d’un artisan à l’ère de l’industrialisation

Cet article est une reprise et une mise à jour d’un texte initialement publié sur mon blog en 2014 dans le cadre du généathème, un exercice proposé par Sophie Boudarel sur son blog « La Gazette des Ancêtres ». À l’époque, le défi consistait à résumer la vie d’un ancêtre en 100 mots, un exercice qui m’avait semblé à la fois difficile et formateur. J’avais choisi de retracer la vie de Cyprien Girardot, un ancêtre particulièrement cher à mon cœur.

Retrouvant aujourd’hui cet article publié le 22 octobre 2014, je me rends compte du chemin parcouru dans mes recherches généalogiques. Grâce aux documents supplémentaires retrouvés et aux informations vérifiées, j’ai pu approfondir et enrichir ce portrait succinct pour offrir une vision plus complète de la vie de Cyprien. Vous trouverez ici une version étoffée de cet article, à la lumière des nouvelles découvertes, tout en rendant hommage à ce premier exercice d’écriture qui a marqué le début de mes investigations généalogiques.

Pour ceux qui souhaitent relire la publication originale du généathème, elle est disponible ici : Généathème 100 mots pour une vie.

Cyprien Girardot (1816-1894) : Un artisan au cœur des révolutions industrielles

Une enfance dans la Haute-Saône rurale

Né le 16 novembre 1816 à Granges-le-Bourg (Haute-Saône), Cyprien Girardot est issu d’une famille de cultivateurs. Ses parents, Jacques François Girardot et Reine Catherine Girardot, vivent de l’agriculture dans cette petite commune. Cyprien grandit avec au moins deux frères et sœurs connus, Victoire (née en 1809) et Auguste (né en 1814), mais, contrairement à ses parents, il choisit de se tourner vers l’artisanat. Il oeuvre toute sa vie dans les métiers du bois et du métal.

Un mariage et une vie de famille marquée par le deuil

Le 12 décembre 1844, Cyprien épouse Jeanne Françoise Caillet, une couturière, à Athesans-Étroitefontaine. Ensemble, ils fondent une famille nombreuse. Le couple donne naissance à six enfants, répartis entre la Haute-Saône et le Jura :

  • Charles Eugène (né et décédé en mai 1845 à Sécenans),
  • Eugénie Hortense (née le 30 mars 1846 à Sécenans),
  • Auguste François Marie (né le 10 janvier 1848 à Sécenans),
  • Charles Eugène Élisé (né le 12 septembre 1853 à Sécenans),
  • François (né le 3 novembre 1855 à Dampierre, Jura),
  • Jean Pierre Alphonse (né le 6 décembre 1857 à Dampierre, Jura).

Malheureusement, la famille est frappée par le deuil lorsque leur premier fils, Charles Eugène, décède quelques jours seulement après sa naissance. Ce n’est qu’un des nombreux événements tragiques qui marqueront la vie de Cyprien et de sa famille.

signature Girardot Cyprien
Signature de GIRARDOT Cyprien lors de son mariage- Athesans-Étroitefontaine-NMD-1843-1852

Carrière artisanale : de menuisier à modeleur

Cyprien débute sa carrière comme menuisier et charpentier, des métiers essentiels dans la construction de bâtiments à une époque où le bois est un matériau de prédilection. En Franche-Comté et Saône-et-Loire, au XIXe siècle, ces métiers connaissent des évolutions majeures avec l’industrialisation et l’adoption de machines-outils, comme les scies circulaires et raboteuses. Ces innovations permettent d’augmenter la productivité. Ils demandent également une adaptation rapide des artisans​.

Plus tard dans sa carrière, Cyprien devient modeleur aux Forges de Gueugnon, usine métallurgique réputée de cette partie sud de la région Bourgogne. L’acte de décès de son épouse en 1876 le mentionne comme « modeleur à la forge ». Ce métier est central dans le processus de fonderie : il consiste à créer des modèles en bois ou en métal, qui servent à fabriquer des moules. Ils servent à couler le métal pour produire des pièces en série​. Ce métier requiert précision et maîtrise technique, car la qualité du modèle détermine la précision des pièces métalliques produites.

Les Forges de Gueugnon : un lieu stratégique de l’industrie

Créées en 1724, les Forges de Gueugnon se sont progressivement transformées en un centre industriel de premier plan. À l’époque où Cyprien y travaille, l’usine se spécialise dans la production de feuillards et de verges pour la clouterie, puis dans la fabrication d’acier inoxydable. Les modeleurs, comme Cyprien, jouent un rôle clé dans ce processus. ils garantissent la précision des pièces métalliques nécessaires à la production en série​.

L’industrialisation de Gueugnon entraîne une modernisation des méthodes de production et une augmentation de la productivité, et renforçent ainsi l’importance de la ville dans l’industrie métallurgique régionale et nationale. Le travail de Cyprien au sein de cette usine illustre l’adaptation de nombreux artisans aux nouvelles exigences de l’industrie moderne, qui nécessite à la fois savoir-faire artisanal et maîtrise des nouvelles technologies.

métiers de la forge- artisanat et industrie
Image by Вячеслав from Pixabay

Les dernières années de Cyprien Girardot

En 1891, Cyprien est recensé à Sécenans en tant que journalier. À ce moment, il vit seul, loin des grandes activités industrielles qui ont marqué sa carrière. Trois ans plus tard, il décède à Gueugnon le 25 janvier 1894, à l’âge de 81 ans, laissant derrière lui une vie dédiée à l’artisanat et à l’adaptation aux changements économiques et technologiques de son temps.

Pistes de recherches complémentaires

Bien que de nombreux documents aient été retrouvés, certaines informations manquent encore pour offrir un portrait complet de la vie de Cyprien :

  • Acte de naissance de Cyprien : Une copie officielle serait utile pour vérifier tous les détails sur sa famille.
  • Recensements de Dampierre entre 1850 et 1876 : Ces documents, s’ils deviennent disponibles, permettraient de mieux comprendre la composition du ménage de Cyprien pendant cette période.
  • Frères et sœurs de Cyprien : Des recherches supplémentaires sur les autres membres de sa famille pourraient me révéler de nouvelles connexions.
  • Actes de décès des enfants : Obtenir ces documents offrirait des informations supplémentaires sur la descendance de Cyprien.

L’histoire de Cyprien Girardot est un bel exemple de ce que la généalogie peut révéler sur nos ancêtres. Vous aussi, partez à la découverte de vos racines et apprenez à créer un blog généalogique captivant pour partager leurs histoires !

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Bibliographie et sources

Sources généalogiques

  • Acte de mariage de Cyprien Girardot et Jeanne Françoise Caillet (12 décembre 1844) : Archives départementales de Haute-Saône. Lien vers l’acte.
  • Acte de décès de Charles Eugène Girardot (16 mai 1845) : Archives départementales de Haute-Saône. Lien vers l’acte.
  • Naissance d’Eugénie Hortense Girardot (30 mars 1846) : Archives départementales de Haute-Saône. Lien vers l’acte.
  • Naissance d’Auguste François Marie Girardot (10 janvier 1848) : Archives départementales de Haute-Saône. Lien vers l’acte.
  • Acte de décès de Jacques François Girardot (22 mars 1850) : Archives départementales de Haute-Saône. Lien vers l’acte.
  • Naissance de Charles Eugène Élisé Girardot (12 septembre 1853) : Archives départementales de Haute-Saône. Lien vers l’acte.
  • Acte de décès de Jeanne Françoise Caillet (8 août 1876) : Archives départementales de Saône-et-Loire. Lien vers l’acte.
  • Acte de décès de Cyprien Girardot (25 janvier 1894) : Archives départementales de Saône-et-Loire. Lien vers l’acte.

Sources sur les métiers de charpentier, menuisier et modeleur

  • Historique de Gueugnon et des Forges de Gueugnon : Ville de Gueugnon. Lien vers l’article.
  • Les métiers du bois en Bourgogne-Franche-Comté : Dossier sur le patrimoine des industries du bois en Bourgogne-Franche-Comté. Lien vers le dossier.
  • Évolution technologique des métiers du bois : Atelier Bois. Lien vers l’article.
  • Les métiers d’antan : Menuisier et ébéniste : Arcoma. Lien vers l’article.
  • Histoire des artisans au XIXe siècle : Journal « Le Mouvement Social », publication en ligne. Lien vers l’article.
  • Analyse historique des métiers de la transformation du bois : Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq). Lien vers le document.

 

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